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CAMMERLANDER Jacob

Imprimeur (Pl) (★ Mayence vers 1500 † Strasbourg probablement en 1549).

Fils de Martin Cammerlander, cordonnier, et de N… Helsinger. ∞ à Strasbourg Catherine Bissinger, fille de Wolf B. († avant 1547), propriétaire des immeubles « zum Drachenfels » et « zum grünen Berg », et de Catherine d’Offenburg († avant février 1546). Signalons que le 27.8.1541 un Jacob Cammerlander, sans indication de profession, et son épouse Catherine Jungler de Worms, se font donation mutuellement de leurs biens au profit du survivant (Archives municipales de Strasbourg – Chambre des contrats 431 f° 63 v.). Cammerlander était maître ès arts de l’université de Mayence. À partir de 1528 il travailla comme typographe et correcteur chez Guillaume Seltz à Haguenau. Vers 1530, Cammerlander s’établit à Strasbourg. Son atelier se trouvait d’abord rue des Francs-Bourgeois, puis, à partir de 1539, rue de la Grange (grosse Stadelgasse). Son premier imprimé strasbourgeois date de 1531. La plupart des œuvres imprimées par Cammerlander – on en connaît environ 150 – sont consacrées aux sciences naturelles et à la médecine populaire. Mais ce sont les nombreux pamphlets contre le catholicisme qui constituent la partie la plus originale de la production de Cammerlander et que celui-ci a publié sous des pseudonymes variés tels que Polychorius, Multicampanius, Multager et surtout Vielfeld. En voici les principaux : Der Bauren Reichsztag und Concitium (1539) ; Lebendige abcontrafactur desz ganzten Bapstumbsz ; Concubinarii (1545) ; Der Hurenwirt (1545 ou 1546), une des meilleures satires de l’époque ; Der new Deutsch Bileamesel ; Badenfart der Mesz. Son dernier imprimé date de 1548. Une partie de son matériel typographique a été réemployée par l’imprimeur Wendel Rihel. La marque typographique de Cammerlander représente la Fortune ailée debout sur une sphère et tenant de la main droite un écu sur lequel on voit un soulier entre cinq étoiles. Les imprimés de Cammerlander sont presque tous illustrés de gravures sur bois provenant de l’atelier de G. Seltz de Haguenau et de celui de Gruninger de Strasbourg. Certaines gravures ont aussi été exécutées par Hans Weiditz.

F. Ritter, Histoire de l’imprimerie alsacienne aux XVe et XVIe s., Strasbourg, 1955 ; Neue Deutsche Biographie 3, 1957, p. 108-109 ; J. Benzing, Die Drucke J. Cammerlanders zu Strassburg 1531-1548, Wien, 1963, 39 p. ; id. « Zum Leben und Werk des Strassburger Druckers J. Cammerlander », Festschrift für Cl. Nissen, Wiesbaden, 1973, p. 25-35 ; id., Bibliographie strasbourgeoise : bibliographie des ouvrages imprimés à Strasbourg au XVIe s., Baden-Baden, 1981 ; id. Die Buchdrucker des 16. und 17. Jh. im deutschen Sprachgebiet, Wiesbaden, 1982, 2e éd., p. 444 ; M. Usher-Chrisman, Bibliography of Strasbourg imprints 1480-1599, New-Haven, 1982 ; id., Layculture, Learned culture, books and social change in Strasbourg 1480-1599, New-Haven, 1982 ; Quellen zur Geschichte der Täufer, 1.15 et 16 ; Stadt Strassburg, III und IV : extraits de certaines publications de Cammerlander.

François Joseph Fuchs (1985)