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ARNOLD Jean Georges Daniel

Juriste, homme de lettres, poète lyrique et élégiaque, dramaturge, « père du théâtre alsacien », (Pl) (★ Strasbourg 18.2.1780 † Strasbourg 18.2.1829).

Fils de Jean Daniel Arnold, tonnelier, et de Marie Ève Arbogast. 14.4.1823 à Ribeauvillé Amélie Henriette Beysser, fille de Simon Beysser, maire de Ribeauvillé, et de Marguerite Graff. Études secondaires au gymnase protestant de Strasbourg interrompues durant la Révolution (1789-1795). Emploi de sous-chef au bureau de la guerre de l’administration départementale du Bas-Rhin. D’abord autodidacte, puis hautes études encyclopédiques (jurisprudence, histoire, diplomatie) sous la direction des célèbres professeurs Oberlin ©, Koch ©, Schweighaeuser, © Blessig ©, Haffner ©, Herrenschneider, Braun et autres. Séjour prolongé et fort studieux à Goettingen : droit, langues anciennes et modernes, philosophie, antiquités, beaux-arts, sciences naturelles, sciences exactes (oct. 1801 – juil. 1803). Voyages en Allemagne du Nord : Brême, Hambourg, Lubeck, Berlin, à Dresde et à Weimar (visite à Goethe), à léna et Nuremberg. En automne 1803, il se rendit à Paris pour parfaire ses études de droit. Son maître Koch, alors membre du tribunat, l’introduisit auprès de Chabot, Sédillez, Cuvier et autres personnages marquants de l’époque. En attendant sa nomination comme professeur à l’une des nouvelles hautes écoles de droit créées par ordonnace impériale de 1804, il entreprit un voyage en Italie. En 1806, un décret impérial l’appela à la chaire de droit civil à la nouvelle École de Coblence où il fit la connaissance du comte de Lezay-Marnésia ©, préfet du département du Rhin et de la Moselle ; entre en relations avec Goerres, Boisserée, J. Grimm, Brentano, Arnim et Savigny, en 1807 et 1808 cours de pédagogie à l’Écoles normale. Muté en 1810 de la préfecture de Coblence à celle de Strasbourg, il est nommé titulaire de la chaire d’histoire à l’Académie. Deux ans plus tard, promu professeur de droit romain, il se consacra avec une nouvelle ardeur à son enseignement et publia par la suite son cours de droit romain. En été 1818, voyage en Angleterre avec visite de l’université d’Oxford. Le 9.11.1819, fut nommé conseiller de préfecture, le 8.3.1820 doyen de la faculté de Droit et le 17.7.1820 membre du Directoire de l’Église de la Confession d’Augsbourg. Connu du grand public comme auteur de la première comédie en dialecte strasbourgeois Der Pfingstmontag, le rôle du doyen Arnold dans l’histoire de la science juridique française mérite tout autant de considération. Les projets audacieux exposés en 1809 en font le précurseur de l’« École Historique du Droit » dont la faculté de Droit de Strasbourg sera le porte-parole français jusqu’en 1870.

Œuvres : Liste dans le Catalogue de l’exposition du bicentenaire G. D. Arnold, Bibliothèque nationale universitaire de Strasbourg, 1980, p. 17-19. Notice littéraire et historique sur les poètes alsaciens (Magasin encyclopédique, année 1806, t. III, Paris, 1806) ; Idées sur les améliorations dont serait susceptible le plan d’enseignement suivi par les facultés de droit, Coblence, 1809 ; Idées sur l’enseignement approfondi de la science des lois, Paris, 1809 ; Elementa juris civilis Justinianei cum codice civili et reliquis qui in Francogallia obtinent legum codicibus juxta ordinem institutionum collati, Argentorati et Parisiis, 1812 ; Blessigs Todtenfeier, Strasbourg, 1816, grande élégie, modèle du genre ; Der Pfingstmontag, Lustspiel in Strassburger Mundart in fünf Aufzügen und in Versen, nebst einem die eigentümlichen einheimischen Ausdrücke erklärenden Wörterbuch, Strasbourg, 1816, première comédie alsacienne à laquelle Goethe a consacré une analyse fort élogieuse dans son journal « Über Kunst und Altertum » (1820) ; « Auswahl aus Arnold’s hinterlassenen Gedichten », in Der Pfingstmontag, Strasbourg, 1850, choix de poèmes (p. 91-104), sur page de faux-titre, portrait du poète, lithographie d’après un dessin de C. Guérin.

Raymond Matzen et Marcel Thomann (1982)

Sources :

Cf. Catalogue du bicentenaire, Bibliothèque nationale universitaire de Strasbourg, 1980, p. 19-21 ; Bloechel, Discours prononcé dans la salle des actes de l’Académie, Strasbourg, s.d. ; J. Willem, « Notice nécrologique sur J. D. Arnold », Revue Germanique, fév. 1829 ; Encyclopédie des gens du monde, II, 234 ; Hepp, Discours prononcé à la reprise du cours de droit romain à la Faculté de droit, Strasbourg, s.d. ; Discours prononcés aux obsèques de M. G.-D. Arnold, Strasbourg, 1829 ; Le Lundi de Pentecôte, Tableau des mœurs strasbourgeoises avant 1789 d’après Arnold. Texte par A. Michiels, dessins par Théophile Schuler, Paris-Strasbourg, 1857, p. 1-44 Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, I, p. 57-58 ; G. D. Arnold, Der Pingstmontag, Strasbourg, 1914, p. V-LII ; p. IV portrait du poète par C. Guérin ; Dictionnaire de biographie française 111 (1939), c. 931 -939 ; Neue Deutsche Biographie I(1953), p. 387 ; M. Striegel, Inventaire lexical de la comédie alsacienne « Der Pfingstmontag », Strasbourg, 1977, 333 p. ; G. D. Arnold, Der Pfingstmontag (Le Lundi de Pentecôte),présenté, traduit, commenté et augmenté d’un lexique complet par R. Matzen, Strasbourg, 1980