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DACHSTEIN (DAGSTEYN) Wolfgang

Organiste et compositeur, (C, puis Pl, puis C) (★ Offenburg (?) vers 1487 † Strasbourg 7.3.1553 (au plus tard).

Fils de Hieronymus von Dachstein, qui en 1523 était bourgeois de Strasbourg ∞ (I ?) 14.9.1524 à Strasbourg N N (d’après Wurmser, âgée de plus de 60 ans et ancienne concubine du prévôt de Saint-Thomas, Jacob Fabri von Richshofen, † le 6.6.1520) ; ∞ (II ?) N N à Strasbourg ? ; plusieurs enfants, dont Rosina (attestée 1566) et peut-être Bernhard, organiste à Saint-Georges de Haguenau (1576-1585). Étudiant à l’Université d’Erfurt (1503) où il fit peut-être la connaissance de Luther, il entra ensuite dans l’ordre des Dominicains et se perfectionna en musique, à Strasbourg probablement chez Otmar Luscinius © (Nachtgall). Le 11.3.1521 il devint organiste de Saint-Thomas et le resta jusqu’à sa mort. Assez tôt il passa à la Réforme, acquit le droit de bourgeoisie de Strasbourg le 18.6.1523, se maria et signa le 10.2.1525 la protestation des chanoines et vicaires évangéliques de Saint-Thomas contre leurs collègues catholiques fugitifs. En 1541, après la mort de Matern Kreiss ©, les curateurs de l’Œuvre Notre-Dame le nommèrent organiste de la cathédrale, poste qu’il garda également jusqu’à sa mort, la ville lui conférant en plus la chapellenie de SS. Timothée et Symphorien à la cathédrale. En 1542 il fut aussi chargé de donner des leçons de musique au Gymnase, mais s’acquitta mal de cette tâche et se vit réclamer les 12 florins de salaire afférents. De même il eut en avril 1546 des difficultés avec le chapitre de Saint-Thomas. Lors de l’Intérim il retourna, comme Mathieu Greiter ©, le chantre de la cathédrale, au sein de l’Église romaine et fut en désaccord avec l’Œuvre Notre-Dame et avec la ville, qui lui reprochait d’avoir répandu des écrits injurieux contre elle. Dachstein est connu avant tout comme compositeur : dès 1524/25, à l’occasion de la nouvelle liturgie évangélique strasbourgeoise, il rédigea avec talent le texte allemand de certains psaumes et chants liturgiques, mais surtout composa la musique pour ses propres textes et pour ceux d’autres contemporains. Certaines de ses mélodies se répandirent en Allemagne et au-delà, furent reprises par Calvin © dans sa liturgie française de 1539 et sont encore chantées de nos jours, p. ex. celle du psaume 137 : An Wasserflüssen Babylons, ou celle du cantique de Luther (psaume 130) : Aus tiefer Not. Il a aussi laissé un chant profane : Ach Elslin.

Actes le concernant aux Archives municipales de Strasbourg et Archives de Saint-Thomas, entre autres le protocole du doyen de Saint-Thomas, Nicolas Wurmser ©, regroupés en copie dans les t. I, II, IV et V du fonds Ed. Wagner © des Archives municipales de Strasbourg.

G. C. Knod, Die Stiftsherren von St. Thomas, Strassburg, 1892, p. 52 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. I, 1909, 335 ; Vogeleis, p. 252-253 et 331 ; Th. Gérold, Les plus anciennes mélodies de l’Église protestante de Strasbourg et leurs auteurs, Paris, 1928, passim, spéc. p. 23-26 ; S. Fornaçon, « Wolfgang Dachstein, der erste evangelische Organist », Der Kirchenmusiker, 7 (1956), p. 37-40 (avec bibliogr.) ; W. Lueken, Lebensbilder der Liederdichter und Melodisten, Gottingen, 1957, p. 65-66 ; F. Blume, Geschichte der evangelischen Kirchenmusik, Kassel, 1965, passim, spéc. p. 349-353 ; M. Lang, « Bibliographie de l’histoire de la musique en Alsace », La Musique en Alsace, Strasbourg, 1970, les renvois sous Dachstein p. 447 ; S. Fornaçon, « Dachstein », Die Musik in Geschichte und Gegenwart, t. 15, 1973, col. 1683 (avec bibliogr.) ; H. Chr. Müller, « Dachstein », The New Grove Dictionary of Music, t. V, (1980/81), p. 144 (avec bibliogr.).

Jean Rott (1986)